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ACPG 39-45, d'Albi à Prague, souvenirs d'un ancien combattant prisonnier de guerre 39-45

ACPG 39-45, d'Albi à Prague, souvenirs d'un ancien combattant prisonnier de guerre 39-45
9 mars 2018

Les raisons d'un combat meurtrier

La 509° CDAC a été en partie détruite et l'autre partie faite prisonnière par les Allemands

Résumé des comptes-rendus de la 8° DLIC et du RICM

Dans la nuit du 15 au 16 juin, le RICM devait se replier vers le sud. L'ordre n'étant jamais parvenu, le chef du 1° bataillon auquel est rattaché la compagnie décide de résister sur place, à savoir sur la ligne Châteauneuf-en-Thymerais - Achères. 
Le bataillon est en liaison diffIcile à sa gauche avec la 2° DLM autour de Châteauneuf, qui ne fait pas partie de sa zone à occuper. Sur sa droite, il est en liaison avec le 26° RTS. La ligne à defendre est allongée au milieu de la plaine avec peu de protections naturelles. Les Points d'Appui sont organisés avec des maisons et des corps de ferme, vulnérables aux bombardements. 
La liaison avec l'artillerie divisionnaire est quasi inexistante; des tirs seraient adaptés à cette configuration mais il n'y en aura pas, malgré les demandes.
Dans la matinée du 16 juin, alors que l'offensive allemande a débuté à l'aube, la 2° DLM effectue une manoeuvre découvrant le flanc gauche du RICM, l'obligeant à prendre en charge Châteauneuf-en-Thymerais. De don côté le 26° RTS se déplace vers l'est, découvrant le flanc droit du RICM.
Seul et isolé il doit faire face à l'attaque allemande. De plus au cours du combat, le ravitaillement en armes et munitions sera problématique. On va donc lutter jusqu'à la dernière cartouche ...
Les Points d'Appui vont tous être pris par l'ennemi, certes parfois de haute lutte, d'où un nombre important de victimes.
Le RICM se repliera en fin de soirée vers le sud.
La guerre est la guerre, on ne refait pas l'histoire avec des si et des mais.
Ce combat s'est déroulé dans une zone pas du tout favorable et avec une coordination douteuse entre les unités. 
Il prend surtout en défaut sa préparation mais révèle la faiblesse des moyens de l'armée française à cette période qui était déjà battue et qui se repliait comme elle le pouvait.
Il illustre la volonté suprême du commandant en chef de l'armée, le général Weygand, qui ne voulait pas que les militaires capitulent en rase campagne.  Les politiques devaient donner l'ordre de cesser le combat afin d'en endosser la responsabilité. C'est ce qui se produisit. 
L'Etat français va par la suite, dans le cadre de sa propagande, mettre en avant les combats héroïques des militaires.
Des faits d'armes l'ont été, mais ils n'ont pas changé le destin de la bataille.

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8 mars 2018

Organisation de la C.D.A.C. de type Nord-Est équipées d'automobiles tous terrains

1 commandant de compagnie, capitaine ou lieutenant

1 section de commandement
1 sous – officier adjoint au commandant de compagnie, adjudant – chef ou adjudant,

1er groupe – Transmissions et renseignements, commandée par 1 sergent – chef
2 secrétaires, 1 caporal – chef ou caporal et 1 soldat
6 téléphonistes, 1 caporal - chef ou caporal et 5 soldats
3 radiotélégraphistes, soldats
2 observateurs, soldats
2 signaleurs, soldats
1 télémétreur, soldat
4 agents de transmission dont 2 clairons, soldats, équipés de 4 motos tous terrains
5 conducteurs de véhicules, soldats, dotés de 5 voitures Latil M7 T1 tous terrains

2ème groupe – Services de la compagnie, commandée par 1 sergent – chef, comptable
1 comptable, 1 vaguemestre, 1 caporal – chef ou caporal, 1 soldat
1 caporal – chef ou caporal d’ordonnance, 3 cuisiniers
1 caporal – chef ou caporal artificier
2 soldats conducteurs de véhicules, 1 camionnette de 1,5 tonnes pour le transport du personnel du 2ème groupe, 1 camion de 3,5 tonnes à vivres, bagages et allègement avec cuisine remorque

3ème groupe – Dépannage
1 sous -  officier, 3 soldats,1 camionnette, 1 camion, 1 cuisine remorque

4ème groupe – Eléments de transport de mines anti – chars
1 caporal – chef ou caporal, 10 soldats, 10 camionnettes de 800 kg

Effectif : 1 officier – 4 sous – officiers – 6 caporaux – chefs ou caporaux, 42 soldats

3 sections anti – chars

1 chef de section, sous – lieutenant, aspirant, adjudant – chef ou adjudant

1 adjoint du chef de section, sergent – chef, doté d’une moto side-car tous terrains
3 agents de transmission, soldats, dotés de motos tous – terrains

3 canons de 25 mm servis par
3 chefs de pièce, sous – officier
3 pointeurs, caporal – chef ou caporal
1 chargeur, soldat
2 pourvoyeurs, soldats

4 conducteurs de véhicules, soldats, dotés de 4 voitures Latil M7 T1 tous terrains

Effectif et équipement de la compagnie

4 officiers – 21 sous – officiers – 18 caporaux – chefs ou caporaux - 106 soldats
21 voitures tous terrains – 12 camionnettes – 1 camion – 1 cuisine roulante
4 motos side-car tous terrains, 16 motos tous terrains
9 canons de 25 mm

Section de commandement                                      Sections antichars
1 officier                                                                    3 officiers
4 sous – officiers                                                       12 sous - officiers
6 caporaux – chefs ou caporaux                              9 caporaux – chefs ou caporaux
42 soldats                                                                  48 soldats

5 voitures Latil tous terrains                                      12 voitures Latil tous terrains
12 camionnettes                                                        3 motos side-car tous terrains          
1 camion                                                                    9 motos tous terrains
1 cuisine roulante                                                      9 canons de 25 mm
4 motos tous terrains                                                 4 fusils mitrailleurs

Les compagnies formées à partir des dépôts d’instruction d’infanterie sont organisées sur le même modèle mais sont bien souvent hippomobiles.

8 mars 2018

Les compagnies divisionnaires anti – chars (C.D.A.C.)

Le programme d’armement 1937 – 1940 prévoit de doter chaque division d’infanterie de trois compagnies antichars. Elles peuvent être rattachées à un régiment et former sa 14° compagnie ou à une demie – brigade et être sa 6° compagnie. Leur armement est le canon de 25 mm, modèle 1934 ou 1937. Les pièces sont tractées par des petits véhicules blindés sur chenillettes ou des automobiles tous terrains. La traction hippomobile est encore en vigueur. Leur constitution va se révéler assez lente. Il était prévu de mettre sur pied et d’instruire des compagnies jusqu’au 15 juin 1940. Pour mémoire les troupes allemandes venaient de franchir la Seine. Le repli des unités et la désorganisation de l’armée vont bien souvent empêcher les compagnies anti – chars de rejoindre leur affectation.

L’organisation et l’utilisation de ces unités vont être souvent compromises par l’utilisation de la traction hippomobile, incompatible avec la guerre de mouvement qui se déroulait. Un peu plus d’une centaine de compagnies anti – chars seront mises sur pied. Toutes les divisions ne seront pas pourvues.

Les compagnies divisionnaires anti – chars (C.D.A.C.) de type Nord - Est

25 compagnies ont été mises sur pied en temps de paix :
18 pour les divisions d’infanterie, dont 9 motorisées
4 pour les divisions d’infanterie nord-africaine
1 pour la division d’infanterie d’Afrique
2 pour le Levant

35 sections ont été mises sur pied à la fin de l’année 1939. Elles sont formées sur la base de sections de trois canons légers de 25 mm pour les régiments d’infanterie, soit 11 à 12 compagnies supplémentaires.

Il est demandé par l’état - major au début de 1940, de former les unités suivantes :
4 sections pour les 5° et 17° bataillons de chasseurs à pied, soit 12 pèces
33 compagnies de type Nord – Est à quatre sections de canons de 25, soit 396 pièces pour :
22 divisions d’infanterie 
1° division motorisée
82°, 87° divisions d’infanterie d’Afrique
5°, 6° divisions d’infanterie nord – africaine
7 divisions d’infanterie coloniale (1 à 7)

La mise sur pied doit se faire jusqu’au 31 avril 1940

Le 20 février 1940 l’état – major demande la formation de 9 compagnies avec chenillettes pour :
7°,8° divisions d’infanterie nord – africaine
1°, 2°, 17° divisions d’infanterie
1° division d’infanterie polonaise
8° division d’infanterie coloniale
brigade polonaise du Levant
4° division cuirassée

Les compagnies anti – chars de type Nord – Est sont au nombre d’environ 80.

Les compagnies divisionnaires anti – chars (C.D.A.C.) formées par les dépôts d’instruction destinées à l’infanterie

A partir de la fin novembre 1939, il est décidé que les dépôts d’instruction d’infanterie formeront des sections anti – chars, à raison de deux sections hippomobiles à trois pièces et une section de remplacement. Elles seront instruites par le Centre pratique de tir de l’Infanterie et des Chars de Granville. Selon les instructions reçues, elles seront directement affectées dans les unités qui les utiliseront.
La mise sur pied pour l’instruction doit débuter à partir du 10 décembre 1939 selon une répartition de 28 dépôts d’instruction en cinq séries. Le 15 décembre il est précisé que l’instruction sera délivrée par compagnie et non plus par section.
En deux mois, décembre 1939 et janvier 1940, il est prévu de porter de 24 à 79 le nombre de sections à instruire. Fin février 1940, 20 compagnies ont été mises sur pied. Il est décidé d’en former 18 supplémentaires dont cinq qui seront affectées à la réserve générale.

Les compagnies divisionnaires anti – chars de l’infanterie sont au nombre de 38.

8 mars 2018

509° Compagnie divisionnaire antichar par le lieutenant Nougairède

Historique succinct par le lieutenant Nougairède
commandant de compagnie
SHD Vincennes N 1920 - 1940 34N322

Commandant de la 509° CDAC :     
Lieutenant Nougairède Pierre Eugène Laurent Clément
né le 20 janvier 1915 à Moissac, Tarn et Garonne
décédé le 29 octobre 1957 à Paris 5ème – Mort pour la France au titre de la guerre d’Algérie

La 509° C.A.C. a quitté Albi pour le C.P.T.I.C. de Granville le 3 juin ; arrivée le 12 juin au matin à St Cyr. Le 13 sans ordre, se met à la disposition de l’E.M. régional de Versailles qui la dirige vers le 10° C.A. vers Rambouillet. Reçoit l’ordre d’appuyer le 1er B° du R.I.C.M. Baptême du feu à Anet le 14 juin. Le 15 repli et installation du B° en 4 P.A. : Châteauneuf, St Sauveur, La Touche, Villette. Le 16 matin ordre de résistance sur place – à l’aube attaque allemande – St Sauveur est enlevé vers 2h, La Touche vers 17h – Villette (P.C.) résista jusqu’à 21 h, heure à laquelle arrive l’ordre de repli. Châteauneuf (2 officiers du RICM tués) se replie vers 11h et les éléments de la 509° CAC (2 sections) partent vers le sud (les liaisons coupées et ils étaient sans ordre). Le 17 juin il reste avec le RICM le cdt de cie et quelques hommes de la section commandement, 2  sections sont aux mains de l’ennemi, les 2 autres sections ont disparu. Depuis j’ai appris que les 2 dernières sections sont faites prisonnières le 24 et relâchées le 15 juillet.

 

Notice rédigée par le lieutenant Nougairède,
commandant de compagnie, décrivant les combats du 16 juin 1940
SHD Vincennes N 1920 - 1940 34N322

XV° Division Militaire                                                           
Ecole Spéciale Militaire

Aix en Provence le 2 avril 1941

Exécution des prescriptions de la note de service n° 6827 i/I de la direction de l’Infanterie
section instruction, en date du 25 février 1941

Notice sur les actions auxquelles a participé depuis le 10 mai 1940
le lieutenant Nougairède de l’Ecole Spéciale Militaire

 

N’ayant participé qu’à partir du 14 juin 1940 aux opérations, je n’ai assisté en général qu’à des prises de contact de la part de l’ennemi sans autre moyen que l’infanterie motorisée et des à défenses locales limitées dans le temps de la part d’unités qui cherchaient à retarder l’ennemi.
la 509ème Compagnie anti-char que je commandais avait été affectée au 1er Bataillon du R.I.C.M. qu’elle avait rejoint le 14 juin à Anet (60 km au nord de Brou).
L’ennemi prenait le contact ce jour là et bousculait avec … un bataillon ( ?) à 3 km à l’est.
Dans la nuit le 1er Bataillon du R.I.C.M. se repliait sur ordre sur une ligne jalonnée par Châteauneuf-en-Thymerais, les villages de St Sauveur, La Touche et Villette.
C’est là que le 16 juin 1940 l’ordre de repli n’arrivant pas , le R.I.C.M. se battit sur place contre un ennemi très supérieur en nombre et en moyens.

L’ennemi
Nous ne savons rien de précis si ce n’est que l’ennemi nous talonne, ses motocyclistes suivent au plus près notre retraite comme le prouve l’incident suivant :
au cours du repli sur Châteauneuf, une compagnie du R.I.C.M. dont les hommes sont exténués n’avance plus que poussée par ses officiers et par le groupe franc qui, appuyé de quelques canons de 25 protège le repli. Les trainards sont déjà nombreux ; pour éviter qu’ils ne tombent aux mains de l’ennemi, après avoir fait décharger huit camionnettes de ma compagnie, avec ce convoi auto, je remonte la colonne pour récupérer les trainards. Après avoir dépassé le groupe franc de un kilomètre à peine, on nous tire dessus ; chaque voiture n’ayant qu’un chauffeur il n’est pas question de nous entre 12h et 14 h  le 1er Bataillon arrive sur la ligne qu’il doit tenir : les hommes se couchent et ce n’est que le soir qu’un dispositif de défense peut être mis en place.

Dispositif
Le R.I.C.M. a deux bataillons en ligne et un en réserve. Avec l’effectif des deux bataillons il n’est pas question de tenir sans intervalle la ligne imposée d’une quinzaine de kilomètres : on tiendra les nœuds de route et les points les plus sensibles.

Ambiance
Après avoir laissé prendre un peu de repos à la troupe, le 1er Bataillon éclate et chaque élément rejoint le P.A. qui lui est assigné par l’ordre du chef de Bataillon.

On est habitué depuis quelques jours à se battre jusqu’au soir et à se replier si la pression ennemie est trop forte. Les hommes s’attendent donc à un nouveau repli pour la nuit qui vient. Malgré les exhortations des cadres cette idée reste en eux et ils s’installent mal ; c’est à peine si le soir quelques épaulements d’armes automatiques sont creusés, presque tout le monde dort.d’autre part l’après midi déjà ont circulé des bruits d’armistice. On sent que les hommes ne croient plus au combat imminent. La nuit arrive mais pas l’ordre de repli.
Le 16 au matin vers 3 h, pour dissiper toute illusion le chef de Bataillon envoie aux divers P.A. un ordre qui précise qu’il faut tenir en place et préparer en plus de la défense extérieure des lisières, des réduits, ce qui équivaut à dire : la mission est de tenir sans idée de recul.

Dispositif du Bataillon
Etant donné le peu de personnel et sa fatigue, une installation sommaire est seule réalisée. Le Bataillon fournit quatre points d’appui répartis comme l’indique le schéma ci-contre :

P.A. de Châteauneuf-en-Thymerais : 1 compagnie de voltigeurs – 2 sections de 25 
P.A. de Saint-Sauveur : 1 compagnie de voltigeurs – 1 section de 25 
P.A. de La Touche : 1 compagnie de voltigeurs – 1 section de 25 
P.A. de Villette-les-Bois : engins du bataillon – 1 section de mitrailleurs
PC du chef de Bataillon – PC de la C.A.C.

Le terrain devant les points d’appui
a) au nord de Châteauneuf des bois perméables à l’infanterie permettant l’infiltration ennemie jusqu’aux premières maisons.

b) au nord de Saint-Sauveur assez bonne visibilité mais au NE et NO des taillis nombreux et la proximité des bois permettant l’approche facile jusqu’à 800 m des lisières du village.
c) au nord de La Touche paysage analogue.
d) Villette sur un piton permet de voir entièrement St Sauveur et la sortie sud de La Touche. Entre ces villages et Villette, des champs de blés hauts, des prairies dont le foin coupé est en tas, pas de taillis, pas de bois, à l’ouest, une dépression, couloir non vu.

Déroulement du combat
a) attaque de Saint-Sauveur
A 6h l’ennemi prend le contact avec St Sauveur ; on sent qu’il se masse sur une base de départ (boqueteaux NE et NO) avant de passer à l’attaque.

La première attaque part sans préparation d’artillerie ; elle est immédiatement bloquée ; l’effectif vu de Villette est celui de deux compagnies. Une demi-heure après, une préparation d’artillerie met le feu à plusieurs maisons.
Nouvelle attaque : elle est repoussée mais l’ennemi à réussi à glisser entre St Sauveur et La Touche.
Nouvelle préparation d’artillerie, nouvelle attaque ; des éléments ennemis  partis du Sud et du NO s’emparent des maisons SO ; l’attaque n’a que partiellement réussi, mais les feux dans la défense sont moins nourris, il est claire que le P.A. va tomber.
Une nouvelle préparation d’artillerie réduit la défense au silence, l’ennemi occupe le village, il est prêt de midi.
Au cours de cette attaque les mitrailleuses de Villette essayent d’arrêter les éléments à découvert mais elles sont peu nombreuses et les distances de tir varient entre 2000 et 3000 mètres ; les mortiers aussi sont à bout de protée et l’ennemi n’est pas arrêté.
Notre artillerie est trop peu nombreuse. A de longs intervalles une batterie de 75 tire sur les arrières ennemis, mais nous ne voyons rien des effets produits.

 

Marville les Bois depuis St Sauveur 1

Marville-les-Bois depuis Saint-Sauveur

 

b) attaque de Châteauneuf
Jusqu’à dix heures le P.A. tient. A partir de 10h nos liaisons sont coupées. Nous saurons plus tard que le capitaine et le lieutenant ayant été tués, l’ennemi se présentant sur trois côtés, les défenseurs se sont repliés à quelques kilomètres au sud.

c) attaque sur La Touche
La Touche subit un sort analogue à celui de St-Sauveur. Le P.A. est attaqué sérieusement à partir de 11h. nous ne voyons rien mais vers 14h l’ennemi se présente au SE de La Touche. Ne pouvant pénétrer dans le village malgré des bombardements successifs, il le contourne et prend le contact avec le dernier P.A., Villette vers 14h.

 

Marville les Bois depuis La Touche 5

Marville-les-Bois depuis La Touche

 

d) attaque sur Villette-les-Bois
L’ennemi est maintenu aisément jusqu’à 17 h, heure à partir de laquelle on n’entend plus tirer la défense de La Touche.

A partir de 17 h l’ennemi se présente sur tout le front Nord. Il profite d’une grosse pluie d’orage qui diminue considérablement la visibilité pour glisser à l’Est.
Vers 18 h il se présente au Nord, à l’est et à l’Ouest, l’artillerie ennemie démolit de nombreuses maisons.
Vers 19 h l’ennemi cherche à se rapprocher à distance d’assaut : à la jumelle on distingue dans les prés les Allemands avec l’herbe sur le casque qui se camouflent au mieux. Le tir des fusils est assez précis et l’ennemi est maintenu à 400 mes positions.
Un peu plus tard cependant l’ennemi campe dans les blés où il est impossible de le voir. Quelques hommes arrivent ainsi à courte distance des défenseurs. Le lieutenant qui commande le groupe franc est tué par une rafale de mitraillette partie d’un champ de blé voisin (le champ était à 10 m à peine).
Le P.A., les mitraillettes crépitent de tous côtés, mais presque toutes les balles sont hautes. Pour se ménager une voie  pour sa liaison, le chef de Bataillon avec quelques hommes de son P.C. , sort du village au Sud - Ouest pour patrouiller dans un ravineau d’où étaient parties des rafales : devant ce mouvement offensif, les quelques ennemis qui sont là, fuient.
A 21 h l’ordre de repli arrive.
Sous la protection des mitrailleuses et des engins, les défenseurs se replient par bonds successifs. L’artillerie ennemie qui essaye d’empêcher ce replis par des tirs de barrage arrière est presque réduite au silence par une contre batterie inattendue. L’ennemis qui a dû subir de lourdes pertes ne poursuit pas.

 

La Touche depuis Villette les Bois 1

Vue prise en direction de La Touche depuis Villette-les-Bois

 

Nougairède

 

 

 

 

 

8 mars 2018

509° Compagnie divisionnaire antichar dans les combats d' Eure et Loir

La 509°CDAC est affectée à la 8° DLIC pour être mise à la disposition du RICM
La 509° CDAC quitte Albi le 3 juin pour se rendre à Granville au C.P.T.I.C. pour être instruite à l’utilisation du canon antichar de 25 mm. Elle est ensuite dirigée sur St Cyr, où elle arrive le 12 au matin, pour récupérer son armement. Initialement affectée au 142° régiment d’infanterie, elle ne peut pas le rejoindre. Ce régiment est en train de se replier depuis Villers- Cotterêts au nord de Paris, en franchissant la Marne, près de Dormans, pour se retrouver dans la vallée de la Seine, près de Monterau. Il évident que la compagnie étant à l'ouest de Paris ne pouvait se rendre à l'est en raison des circonstances. La compagnie est sans ordre. Son commandant, le lieutenant Nougairède se met à la disposition de l’état-major de Versailles. La compagnie est envoyée 10° CA, dans la région de Rambouillet qui l’affecte à la 8° division légère d’infanterie coloniale le 13 juin. La 8° DLIC de l'Armée de Paris avait été dirigée vers l'ouest de Paris pour être mise à la disposition de la 10° armée. Cette dernière disloquée par la poussée allemande, se replie vers Le Havre. La 8° DLIC est positionnée au sud de Mantes le 10 juin. Elle est chargée de constituer une ligne de front reliant Evreux, Dreux et Chartres. Cet axe sera sévèrement bombardé faisant de nombreuses victimes civiles. La 509° CDAC est finalement mise à la disposition du 1° bataillon du R.I.C.M. à Houdan.

La 509° compagnie divisionnaire antichars est mise à la disposition du 1er bataillon du RICM le 14 juin. 
Le 14 juin à Anet. 
Les 15 et 16 juin elle est engagée  dans un triangle aménagé en point d'appui par le RICM entre Châteauneuf en Thymerais, Saint-Sauveur, Chêne-Chenu .
Le dispositif est le suivant :

Villette-les-Bois

P.C. du commandant du 1er Bataillon du R.I.C.M. : commandant Bachetta
P.C. du commandant de la 509ème C.D.A.C. : lieutenant Nougairède

Châteauneuf-en-Thymerais - P.A.
3ème compagnie du 1er bataillon du RICM - lieutenant de Réals (tué au combat)
4ème section de mitrailleurs
2 sections de la 509ème CDAC - lieutenant Lecul

Saint-Sauveur P.A.
2ème compagnie du 1er bataillon du RICM - capitaine Vercier
2ème section de mitrailleurs - lieutenant Monnier (tué au combat)
4° section de la 509ème CDAC - sous-lieutenant Garaix (tué au combat)

La Touche P.A.
1ère compagnie du 1er bataillon du RICM - capitaine Vittet (tué au combat)
2ème section - lieutenant Fabre
4ème section - lieutenant Sarde
3ème section de mitrailleurs - adjudant-chef Cassegrain
1 groupe mobile - adjudant-chef Delacour (tué au combat)
1 section de la 509ème CDAC - adjudant-chef Baumet ? adjudant Tarnus (tué au combat)

Thimert
train auto de la 509ème C.D.A.C. : adjudant chef Dressartre

L'attaque allemande va se porter sur les trois P.A.

 

La 509° CDAC est détruite le 16 juin
A l'aube du 16 juin, attaque allemande. Maurice Boussuge est pointeurd'une pièce de 25 mm antichar. Servies par plusieurs Guadeloupéens, les pièces seront détruites les unes après les autres par les obus allemands. Il est indemne mais les victimes sont nombreuses autour de lui. Le mince ilôt de résistance que représentait la compagnie et d'autres unités est écrasé par la puissance de feu adverse. Saint - Sauveur est enlevé vers 14h00, La Touche vers 17h00, Villette, P.C. résistera jusqu'à 21h00, heure à laquelle arrive l'ordre de repli. Châeauneuf-en-Thymerais était tombé vers 11h00. deux officiers du R.I.C.M. y ont été tués. Les deux sections de la CDAC sont parties vers le sud sans ordre mais les liaisons étaient coupées. Le 17 juin ne restent de la 509° que le lieutenant Nougairède, son commandant et quelques hommes de la section de commandement. 2 sections sont aux mains des Allemands, 2 autres sont portées disaprues.
Le RICM déplorera 18 tués, 536 disparus et 110 blessés, avant qu'il ne continue son repli vers le sud, avec l'objectif de stopper ou retarder l'ennemi sur les bords de la Loire.
Maurice Boussuge réchappe des combats. Il ne pourra pas se replier. Il est capturé par l'armée allemande à La Touche, commune de Saint-Sauveur, Eure et Loir, le 16 juin 1940, en fin d'après-midi.

 

Champ à La Touche 3

 Champ probable où Maurice Boussuge est capturé par les Allemands le 16 juin 1940 

 Combats des 15 et 16 juin 1940 

"Lorsque nous sommes passés à Dreux (certainement le 10 juin) un violent bombardement avait eu lieu la veille.  Un poste d'aiguillage de la gare avait été endommagé. Un homme était pris sous les décombres. Nous n'avons pas pu le dégager. Beaucoup de civils avaient été tués. Nous étions en plein chaos. A Anet, une partie du château avait été bombardée et brûlait. A Saussay, le pont devait être détruit pour ralentir les Allemands. Le Génie avait bien miné le pont, mais il n'y avait pas d'amorces pour le faire sauter. Nous avons fait face toute la journée aux Allemands situés sur l'autre rive. Les ordres et les contre-ordres se sont succédés pour tenter de faire partir la charge. Finalement le pont a sauté en fin de journée. Cela ne servit à rien car les Allemands avaient contourné la position. Nous avons continué notre chemin. Le15 juin la compagnie s'est repliée vers la région de Châteauneuf-en-Thymerais. Depuis le 14 juin les combats étaient violents. Nous étions à côté du RICM (à sa disposition). La poussée allemande était forte et en faisait paniquer plus d'un. Un sous-officier du RICM me dit froidement à un moment : "Si tes jeunots ne se tiennent pas tranquilles, je m'en occupe". Il joignit le geste à la parole et dégaina une arme et dit quelque chose du "Je leur en colle une !" Je crois qu'il l'aurait fait sans état d'âme.
Un officier, un lieutenant de réserve je crois, avait fait placer nos canons de 25 devant les bâtiments d'une ferme, sous les pommiers. L'adjudant qui assurait maintenant le commandement passe et me dit : "Boussuge, qui vous a fait placer ici, vous êtes une cible toute trouvée". "C'est le lieutenant ...". Après une critique véhémente de la décision du lieutenant sa réplique fut : " Allez, allez, mettez-vous à couvert derrière les bâtiments de la cour". C'était une ferme dont les bâtiments étaient disposés en carré autour d'une grande cour. Les Allemands s'étaient installés dans un clocher pour surveiller les alentours. Nous avons pu les en déloger en les pointant avec nos pièces. Ce ne fut qu'un moment de répit.
Au fur et à mesure nous étions encerclés. Pour progresser, les Allemands ne reculaient devant rien. 
Je me souviens qu'à un certain moment ils avançaient sur une petite route en poussant un civil devant eux. Dans les échanges de tirs, l'homme fut tué, certainement par des balles françaises. Pour nous réduire ils nous pilonnaient au canon. Nos pièces de 25 ne faisaient pas le poids. Elles ont été détruites les unes après les autres. Les batteries situées de part et d'autre de la mienne furent touchées. Les soldat ont été quasiment déchiquetés lorsqu'un un obus tomba en plein dessus. Je ne fus pas atteint, je ne sais pas comment. Si nous n'étions pas touchés, les consignes étaient de saboter les culasses en cas de repli. Maintenant que la situation s'était aggravée, c'était une question de survie. Isolés, coupés des autres troupes, sans ordres, c'était du chacun pour soi pour sauver sa peau. 
Je n'ai quasiment jamais connu nos officiers. Le lieutenant qui nous commandait depuis Albi fut tué au début des combats à Saint-Sauveur. Il a voulu voir où se situaient les Allemands, il a levé la tête, il a alors été atteint par uin éclat d'obus. Il s'appelait Garaix Nous n'avions plus d'encadrement et furent livrés à nous - même pour combattre. Nous avons tiré jusqu'au dernier obus et j'ai saboté la culasse comme cela devait se faire.

A plusieurs nous nous mîmes à ramper dans les blés pour tenter d'échapper au massacre. Notre idée était d'attendre la nuit pour gagner un bois situé en bordure du champ dans lequel nous nous trouvions. Les Allemands tiraient à hauteur d'homme. Quand ça passe au-dessus de la tête en sifflant dans tous les sens, on n'est pas fier. Il y eut un gros orage. Nous restâmes un bon moment couchés dans des rigoles pleines d'eau. Je me suis alors retrouvé avec Jean-Baptiste Vergne, un autre caporal, chef de pièce. Il était natif de Meymac en Corrèze. A Albi, nous n'étions pas ensemble. Nous nous sommes connus à Granville et lors des combats. Comme moi il avait été obligé d'abandonner sa position faute de matériel. Les obus et les balles continuaient de siffler au-dessus de nous. Situé près de moi il fut atteint à une cuisse, je n'avais rien. Une seconde fois il est touché, moi toujours rien. Je crois qu'il fut blessé encore une fois ou deux. Je l'entendais dire à chaque fois : "Maurice, je suis encore touché !". Je réussis à lui faire des pansements avec ceux que nous avions en dotation. J'avais les mains pleines de sang. Je l'ai aidé comme j'ai pu à se traîner jusqu'à un tas de foin amoncelé sur des perches pour sécher. Nous nous cachâmes dessous. Je rabattis du foin sur l'endroit par lequel nous étions passés. Il saignait pas mal et râlait. Je disposais encore de pansements pour changer ceux que j'avais faits. Il souffrait et se plaignait. J'essayais bien de le calmer pour faire le moins de bruit possible.
A un moment il s'est débattu et a fait tomber du foin. Juste devant l'ouverture j'aperçus une paire de bottes allemande
s. C'était fini, nous étions capturés. Je sortis le premier et je fis comprendre que mon camarade était blessé. On me signifia de le sortir et le transporter jusqu'au bord d'une route. Je l'ai chargé sur mon dos tant bien que mal et l'ai porté. A chaque pas que je faisais, son corps me frappait le dos. A chaque pas il me disait : "Tu me fais mal, tu me fais mal !". Après cet effort je l'ai déposé par terre. On me fit comprendre qu'il serait soigné. "Ne m'abandonnes, ne m'abandonnes pas !" furent les dernières paroles qu'il me dit. Nous fûmes séparés.
Je le revis après la guerre. Il ne succomba pas à ses blessures mais fut quand même prisonnier un certain temps avant d'être rapatrié sanitaire. Je reparlerai de Jean-Baptiste Vergne plus tard (Le passé revient).

Je marchais sur une route escorté par un soldat allemand. Nous longions une colonne de véhicules. Un soldat descendit d'une chenillette, un rouquin, je le revois. Il s'avança vers moi, furieux. Je pense qu'il m'invectivait. Il me décrocha un violent coup de pied dans un genou. Il me fit très mal. Un sous-officier le fit mettre au garde-à-vous et l'engueula. Je l'entendis claquer des talons plusieurs fois. 
Je poursuivis et fus regroupé avec d'autres prisonniers."

 

Champ à la Touche en direction de St Sauveur 2

 La Touche vue prise en direction de Saint - Sauveur, le champ probable où fut capturé Maurice Boussuge le 16 juin 1940

En direction de Villette les Bois depuis La Touche 1

La Touche vue prise en direction de Villette-les-Bois

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8 mars 2018

Sous - Lieutenant Jean Max Henri Garaix

Vie privée

 

Né le 31 décembre 1914 à Toulouse 

Son père, Henri Edouard François GARAIX, est né le 14 avril 1894
Mobilisé pour la guerre il est tué le 12 janvier 1915 aux Eparges, transcription du décès à la mairie de Toulouse, le 28 septembre 1915 (3° registre, n° 387, page 92 en ligne)
Mort pour la France et est décoré de la Croix de guerre, la Médaille militaire
la Légion d’honneur, citation à l’ordre de la Nation

Jean Max Henri GARAIX est pupille de la Nation le 26 juin 1920.

Il se marie à Strasbourg le 2 janvier 1936 avec Marie Jeanne Florentine Schatz (1910-1987)
un fils naît de l’union en 1938, Christian Garaix

 Ss Lt GARAIX JMH

Légion d'honneur - Médaille militaire 

Carrière militaire
Il s'engage dans l'armée en 1933 au 158° régiment d'infanterie à Toulouse
Il est sous-officier de carrière en 1938
Il est promu sergent-chef le 1er février 1939
Il est élève officier à l’école militaire d’infanterie et des chars de combat de Saint – Maixent
à parir du 20 septembre 1939
Il est nommé sous-lieutenant dans l’infanterie le 20 décembre 1939 
(décret du 22 décembre 1939 publié au J.O. du 28 décembre 1939).
Il fait partie de la dernière promotion 55 Maginot, formée en trois mois. 
Les officiers sont répartis dans divers dépôts pour y former les réserves.
Il est affecté au dépôt d’instruction 161 d’Albi  le 21 décembre 1939
Au printemps 1940, la 509° compagnie divisionnaire antichar est créée
Il commande la 4°section 

Le 3 juin il quitte Albi avec la compagnie pour se rendre à Granville au Cours pratique de tir de l’infanterie et des chars

Le 12 juin il arrive à Saint-Cyr pour la perception par la compagnie de canons antichars de 25 mm, des chenillettes et des véhicules. La compagnie n’a pas d’ordre de mission, son commandant, le lieutenant Naugairède, en sollicite un à l’Etat-Major de Versailles

Le 13 juin la compagnie est dirigée sur le 10° Corps d’armée, 8° Division légère d’infanterie coloniale. La compagnie est mise à la disposition du 1° bataillon du Régiment d’infanterie coloniale du Maroc à Houdan

Le 14 juin, la 509° C.D.A.C. est engagée dans son premier combat à Anet

Le 15 juin, le I/R.I.CM avec la 509° CDAC se replie avec sur une ligne allant de Châteauneuf en Thymerais à Villette-les-Bois, en Eure et Loir

16 juin 1940, combats à Châteuneuf-en-Thymerais, Marville-les-Bois, Saint-Sauveur, Chêne-Chenu, Villette-les-Bois, et autres villages en Eure et Loir

La 4° section de la 509° CDAC, commandée par le sous-lieutenant Garaix est engagée au Point d’Appui de Saint – Sauveur

Il est tué le 16 juin 1940 ; il est inhumé à Saint-Sauveur jusqu’en 1965, année de transfert de sa dépouille à la nécropole nationale de Fleury-les- Aubrais

Carnet 3 - Copie

Carnet de Jean Max Henri Garaix troué par l'éclat d'obus qui le tua

 

8 mars 2018

4° section de la 509° CDAC

Situation de la section à la prise d’arme :
29 hommes - 3 sergents, 1 caporal – chef, 4 caporaux, 21 soldats de 2° classe 

Commandant : sous – lieutenant Garaix Jean Max Henri
né le 31 décembre 1914 à Toulouse
Mort pour la France le 16 juin 1940 à Saint – Sauveur Levasville, Eure et Loir

Organe de commandement

Nason Georges
Classe 1938 - né le 1er juin 1918 à Biarritz
Dalmas Lucien - Agent de liaison
Classe 1934 - né le 23 décembre 1934 à Chanterelle, Cantal
Vialle Jacques - Agent de liaison
Classe 1938 - né le 11 juillet 1918 à Lafage-sur-Sombre, Corrèze
Chaldère Camille - Agent de liaison
Classe 1937 - né le 18 juillet 1917 à Gosier, Guadeloupe
Deguirard Pierre - Motocycliste
Classe 1933 - né le 6 juillet 1913 à Leynhac, Cantal

1° Pièce

Batrin Jules - Chef de pièce - caporal - chef, militaire de carrière
Classe 1937 - né le 10 octobre 1917 au Lamentin, Guadeloupe
Laumon Maurice - Pointeur
Classe 1939 - né le 2 mai 1919 à Naussac, Aveyron
Dorina Adélaïde - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1935 - né le 16 décembre 1915 à Trois Rivières, Guadeloupe
Labetant ... - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1930 - né le 6 mars 191 à Macouban, Guadeloupe
Prauvert Gauthier - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1936 - né le 14 mai 1916 à Bouillante, Guadeloupe
Gouffran Jean - Pourvoyeur, conducteur de chenillette - soldat de 2ème classe
Classe 1938 - né le 20 avril 1918 à Marie Galante, Guadeloupe
Chrismous Constant - Conducteur de chenillette, mécanicien - soldat de 2ème classe
Classe 1931 - né le 18 septembre 1911 à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Douglas Pierre - Suppléant - soldat de 2ème classe
Classe 1932 - né le 26 juin 1912 à Grand Bourg, Marie Galante, Guadeloupe

2° Pièce

Clavel Louis - Chef de pièce - sergent
Classe 1930 - né le 2 avril 1910 à Campagnac, Aveyron
Cipolin Raphaël - Pointeur
Classe 1933 - né le 22 mai 1913 à ..., Guadeloupe
Montout Robert - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1938 - né le ... avril 1918 à ..., Guadeloupe
Crane Euloge - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1938 - né le ... mars 1918 à Baillif, Guadeloupe
Rousseau Urbain - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1934 - né le 25 juin 1914 à Grand Bourg, Marie Galante, Guadeloupe
Berchel Jean - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1938 - né le 1er février 1918 à Point-à-Pitre, Guadeloupe
Devouy Richard - Conducteur, mécanicien - soldat de 2ème classe
Classe 1931 - né le 3 avril 1911 à Pointe-à-Pitre
Lida Fernand - Suppléant - soldat de 2ème classe
Classe 1925 - né le 1er juin 1905 à Bouillante, Guadeloupe

 3° Pièce

Loubière Georges - Chef de pièce - sergent
Classe 1934 - né le 10 février 1914 à Rodez, Aveyron
Fragassi Henri - Pointeur
Classe 1938 - né le ... 1918 à Marseille, Bouches du Rhône
Dacaloi Edouard - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1936 - né le ... 1916 à Gourbeyre, Guadeloupe
Marie Joseph Saint-Cyr - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1937 - né le 16 juin 1917 à Bouillante, Guadeloupe
Ficadière Raoul - Pourvoyeur - soldat de 2ème classe
Classe 1937 - né le 20 juin 1917 à Bouillante, Guaeloupe
Hicorat Pierre - Pourvoyeur, conducteur - soldat de 2ème classe
Classe 1934 - né le 31 janvier 1914 à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Asdrubal Boniface - Conducteur, mécanicien - soldat de 2ème classe
Classe 1938 - né le 14 mai 1918 à Pigeon, Guadeloupe
Boucaud Nicislos - Suppléant - soldat de 2ème classe
Classe 1935 - né le 28 septembre 1915 à Grand Bourg, Guadeloupe

Saint - Sauveur le 16 juin 1940
Morts au combat 
Sous-Lieutenant Garaix
2èmes classes : Prauvert Gauthier - Pierre Douglas - Raoul Ficadière
Adélaîde Dorina a été tué le 14 juin

Prisonniers 
Georges Dalmas - Maurice Laumon - Jules Batrin - Jean Gouffran

En fonction de l'intensité des combats, d'autres hommes sont tués, portés disparus, prisonniers

Parmi les prisonniers deux natifs de la Guadeloupe vont avoir un parcours particulier

Jules Batrin
Captif au Stalag VI A Hémer, Westphalie puis Montargis, Orléans, Salbris
évadé le 17 août 1944 de Salbris, rejoint le maquis 44 de Rère
sergent-chef FFI, reprend sa carrière militaire en 1945

Jean Gouffran
10 septembre 1939 : mobilisé à la Compagnie d’infanterie coloniale de Guadeloupe
8 décembre 1939 : débarqué au Havre
1° janvier 1940 : affecté au 161° dépôt d’infanterie d’Albi
18 juillet 1941 : libéré 
15 janvier 1942 : renvoyé dans ses foyers aux Antilles
12 juillet 1943 : engagé dans les FFL
20 juillet 1943 : affecté au Bataillon des Antilles n° 1, USA pour instruction,
Maroc, Italie (Mai à août 1944), débarquement à Cavalaire le 7 août 1944,
rembarqué à Rouen pour les Antilles le 16 août 1944,
puis retour dans ses foyers le 29 septembre 1945

 

Jean Gouffran

Jean Gouffran, photo extraite de son dossier de Résistant FFL

 

Etat civil de quelques militaires

Dalmas Lucien, né le 23 décembre 1914 à Chanterelle, Cantal
fils de Pierre Emile Dalmas, 35 ans, cultivateur et Maria Jeanne Antoinette Boyer, 26 ans
épouse à Chanterelle le 1er octobre 1946 Yvette Andrée Dalmas
décédé le 20 mai 1983 à Feurs

Deguirard Pierre Elie, né le 6 juillet 1913 à Lynhac, Cantal
fils de Léon Déguirard, 32 ans cultivateur et Maria Clara Carrière, 29 ans
épouse à Leyhac le 25 août 1945 Marguerite Marie Marcennac
décédé le 22 juin 1999 à Lynhac

Vialle Jacques, né le 11 juillet 1918 à Lafage sur Sombre, Corrèze – décédé le 17 avril 2010 à Corrèze

Batrin Jules, né le 10 octobre 1917 à Lamentin, Guadeloupe – décédé le 24 février 2001 à Toulouse, résistant dossier GR 16 P 37905

Laumon Maurice, né le 2 mai 1919 à Naussac, Aveyron – décédé le 12 janvier 1993 à Rodez, Aveyron

Gouffran Jean, né le 20 avril 1918 à Grand Bourg, Guadeloupe – décédé le 7 juin 1997 à Baie-Mahault, Guadeloupe

Clavel Louis, né le 2 avril 1910 à Campagnac, Aveyron – décédé le 17 janvier 1991 à Millau, Aveyron

Cipolin Raphaël Pierre Lucien, né le 22 mai 1913 en Guadeloupe – décédé le 2 novembre 1990 à Point-à-Pitre, Guadeloupe

Crane Euloge Sully, né en 1919 à Baillif, Guadeloupe – décédé le 11 novembre 2018 à Saint-Claude, Guadeloupe
cinq enfants

Loubière Georges Pierre Sylvain, né le 10 février 1914 à Rodez – décédé le 13 février 1979 à Rodez
fils de Justin, né en 1885 et Berthe, née en 1890

Fragassi Henri Louis Roger, né le 6 décembre 1918 à Marseille – décédé le 26 mai 2016 à Aix-en-Provence

Marie Joseph Saint Cyr Modeste, né le 16 juin 1917 à Pointe-à-Pitre – décédé le 3 janvier 2010 à Baie Mahault, Guadeloupe

Asdrubal Boniface Jules, né le 14 mai 1918 à Pigeon, Guadeloupe – décédé le 2 mai 2011 à Basse Terre, Guadeloupe

 


 

 

 

 

 

8 mars 2018

Mise sur pied de la 509° Compagnie divisionnaire antichars (C.D.A.C.)

Circulaire du 24 novembre 1939 de la direction de l’Infanterie

Le 161° Dépôt d’instruction d’Albi doit constituer une section hippomobile anti – chars à 3 pièces qui sera affectée au 122° régiment d’infanterie après avoir été instruite au Cours de tir pratique de l’Infanterie et des Chars de Granville

Circulaire du 26 février 1940

La 509° compagnie est de réserve générale et sera affectée à la 1° Armée

Circulaire du 18 avril 1940 de la direction de l’Infanterie

Le 161° dépôt d’instruction d’Albi doit constituer une compagnie anti – chars de réserve générale qui sera affectée à la 32° division d’infanterie. Elle sera numérotée 509°.

Circulaire du 23 avril 1940

La compagnie anti – char sera mise sur pied au rang 32 sur 38, d’où parfois sa dénomination de 32° compagnie anti – chars

Circulaire du 22 mai 1940

Le 161° dépôt d’infanterie d’Albi enverra le personnel en stage à Granville le 2 juin 1940 et devra être à Saint – Cyr – l’Ecole pour percevoir son équipement le 10 juin

Juin 1940

Le personnel fournit par le 161° dépôt d’instruction sera rattaché au 163° dépôt et formera la 14° compagnie du 142° régiment d’infanterie de la 240° division légère d’infanterie. La date de départ aux armées est fixée au 11 juin 1940.

Pour en finir avec le 142° régiment d’infanterie

La 16° demi-brigade doit prendre le 1er juin 1940 l’appellation 142° régiment d’infanterie qui venait d’être créé le 28 mai. La désignation de 16° demi-brigade sera conservée.
Quelle est l’histoire de cette demi brigade ?
Le 14 mai 1940, la 8° division d’infanterie se voit attribuer le Groupement d’Unités d’Instruction 16 (G.U.I. 16). Le général commandant la division est libre d’en faire ce qu’il veut.
Le G.U.I. 16 est composé du 3° bataillon d’infanterie, du 21° bataillon du 15° RI, du 21° bataillon du 159° RI et du 21° bataillon de la 7° demi-brigade de chasseurs.
Le 22 mai le 16° G.U.I. est organisé en 16° demi-brigade. Il reçoit le 28 mai le 21° bataillon du 8° RI.
L’unité est engagée avec la 8° DI dans la bataille de l’Aisne, du 8 au 11 juin.
Elle suit son repli à partir de Villers – Cotterêts dans une large courbe contournant Paris par l’est, en combattant à Courcelles, près de Dormans sur la Marne, pour arriver à La Tombe, sur la Seine en amont de Montereau. Elle franchit l’Yonne pour se diriger vers Sully-sur-Loire et Gien. La majorité de ses hommes est capturée lors de ce dernier mouvement le 18 juin.

Les archives consultées mentionnent surtout la 16°demi-brigade, rarement le 142° RI.
Le général Dody, commandant de la 8° DI, a écrit ne pas avoir été informé de ce changement d’appellation et demande que les distinctions pour ses hommes soient décernées au nom de la demi-brigade.

Mais comme une des principales forces de l’armée française en 1940, même au plus fort de la bataille et de la déroute qui se vivait, était sa bureaucratie, une partie des hommes de la 509° CDAC a été affecté au 142° RI. Leurs documents militaires le prouvent. Elle se basait d’une part sur la création de l’unité et l’affectation prévue début juin 1940 de la 509° au 142° RI. On voit bien la déconnection de l’état-major de la situation sur le terrain au vu de l’historique de la mise sur pied de la compagnie, mais il était prévu sur le papier que !
A ma connaissance quasiment aucune unité mise sur pied tardivement est montée en ligne vers le nord et l’est pour renforcer les armées qui étaient bien souvent dépassées. L'armée était en pleine retraite, conformément aux ordres du commandant en chef, le général Weygand.

4 juin 2016

Cérémonie dans les montagne de la région de Jésénik

Le 14 mai 2016 une cérémonie a été organisée dans un cimetière militaire forestier où sont enterrés des prisonniers ukrainiens, russe et kazakh morts dans la région de Jésénik.
Roman Janas, membre de la société pour les lieux sacrés militaires et de l'association civique "L'église dans les montagnes"  souhaite installer sur chaque tombe des plaques en porcelaine contenant la photo des défunts.
Il a lancé une souscription. Il a pu en faire réaliser 14.
Cette cérémonie officialisait le lancement de l’opération.
Assistaient à la cérémonie :
M Abdykarimov, ambassadeur du Kazakhstan,
M Indycnko, attaché du consulat de Russie à Brno,
la petite-fille du maréchal Koniev.
Le maréchal Koniev était commandant du Front ukrainien qui libéra la Tchécoslovaquie

La journée s’est poursuivie par la visite du musée de Ceska Ves où Roman Janas a créé une exposition sur la dernière guerre.

Le portrait de Maurice Boussuge apparaît en arrière plan en dessous du barbelé redescendant

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A ce jour Roman Janas a retrouvé le nom de 1300 prisonniers de guerre.

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Válečné přání

4 juin 2016

La petite église dans les montagnes

Une association de Lipova-Lazne, l’Association civique dans les montagnes, a créé en Silésie-Moravie, Tchéquie,  un mémorial des prisonniers de la seconde guerre mondiale.

Une association culturelle et spirituelle a fait bâtir à l’aide de donateurs une église orthodoxe dans la vallée de Dlouha à Horni Lipova. Elle est dédiée aux 6000 prisonniers anglais, français, polonais et russes qui ont travaillé, souffert ou sont morts entre 1939 et 1945 dans la région de Jésénik en Silésie tchèque, Freiwaldau à cette époque. La moitié d’entre eux provenaient de l’ex Urss.

Les noms  des prisonniers y sont  gravés.

Les recherches sont effectuées par Roman Janas

Le mémorial a été inauguré le samedi 23 août 2014.
Il est un des rares endroits de Tchéquie rappelant les prisonniers de guerre

Vous pouvez consulter le site tchèque : www.kostelik.estranky.cz  à partir duquel on trouve des liens sur les camps de la région de Freiwaldau -  bas de la colonne de droite «  Oblibené odkazy »

« Bien qu’ils soient nés à des milliers de kilomètres, ils ont vécu dans cette région montagneuse contre leur volonté. Beaucoup n’ont jamais revu leur famille.
Merci de vous rappeler leur souvenir et que les horreurs de la seconde guerre mondiale ne se répètent pas. »

Roman Janas
membre de la Société pour les lieux sacrés miltaires
église membre de l’Association civique dans les montagnes
roman.janas@vets.cz

Liste des camps de la région de Jésénik, Freiwaldau durant la deuxième guerre mondiale, Moravie, Tchéquie

http://www.kostelik.estranky.cz/clanky/hledani-zajatcu/seznam-pracovnich-taboru-na-jesenicku.html

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ACPG 39-45, d'Albi à Prague, souvenirs d'un ancien combattant prisonnier de guerre 39-45
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L'auteur
http://www.alainboussuge.com/
Investigateur du parcours militaire des hommes durant les conflits : 1870-1871, 14-18, 39-45.

Historien par passion.
Les hommes de ma famille ont été mobilisés en 1870, 1914, 1939.
Où ont-ils combattu ? Qu’on-t-il enduré ? Ils sont revenus vivants, mais pas toujours indemnes.
Ce site est consacré à mon père
Un oncle, FFL, 2°DB, epagliffl.canalblog.com
Les victimes de guerre sont anonymes sur les monuments aux morts, elles revivent, pour peu que l’on s’intéresse à elles.
A Bourbon-Lancy, en Saône et Loire, 2 monuments aux morts, 3 sites d’identification des morts
morts3945bl.canalblog.com – resistantsbl.canalblog.com 1870mortsdebourbonlancy.canalblog.com
Un livre, Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871
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